Tikal et le centre du Guatemala
En fin d’apres midi on arrive a Flores, petit village construit sur une petite ile au milieu du lac Peten Itza que l’on rejoint par un pont depuis la chaotique Santa Elena. Mignonne mais sans grand interet, Flores est faite de petites maisons et d’etroites ruelles bien propretes et de quelques hotels et restaus pour etrangers. Mais ce cher bastion a touristes a semble-t-il oublie de vivre, contrairement a sa voisine Santa Elena, qui de l’autre cote du pont est bruyante, poussiereuse, plutot moche et sale, mais pleine de vie, d’etalages de fruits et de legumes et de petites cantines bien typiques.
On s’organise ensuite pour ce qui nous parait etre une super idee, assister demain matin au lever du soleil du haut d’un des principaux temples du plus fameux des sites maya. Le rendez-vous est fixe a 3 h devant l’hotel avec le mini bus et a 6 h en haut du temple avec le soleil.
Malheureusement, comme on aurait pu s’y attendre en pleine saison des pluies et dans le coin le plus brumeux d’Amerique centrale, les premiers rayons de l’astre du jour tardent a se montrer. Mais la visite doit se poursuivre, tant pis pour le soleil ! De toute facon ca fait bien longtemps qu’il est sortit de l’autre cote de cet epais rideaux de nuages. La suite de la visite est tres similaire aux autres sites qu’on a vu auparavant ; une pyramide, un temple, un temple, une pyramide, oh ! une stele, des cailloux, des cailloux sculptes, des cailloux graves, des cailloux peints … Il faut admettre que c’est tres beau mais plutot chiant (surtout apres en avoir deja vu 6 !). Et si on voulait vous le raconter en detail ce serait beaucoup moins beau et encore plus chiant, aussi on a decide encore une fois de ne rien vous raconter. Mais voici quelques photos qui feront le travail a notre place.
Des le lendemain matin, on retrouve nos acolytes de la veille et la petite Marie pour embarquer dans ce que l’on aime pas, mais qu’il est parfois bien pratique de prendre, un shuttle special touristes qui nous amene directement en plein centre du Guatemala dans la ville de Coban.
Sans perdre de temps on prend un bus de ligne direction le biotope du Quetzale. Petit volatile embleme du Guatemala dont les longues plumes de queue etaient utilisees pour les parures des chefs mayas, le quetzale est aujourd’hui en voie de disparition mais se rencontre encore dans quelques rares endroits, dont le biotope.
On s’installe donc dans un petit hotel au milieu de la foret, humide et pleine de moustiques, pour pouvoir partir des le lendemain matin a travers bois a la recherche du fameux piaf. A 6 heures du mat’ on enfile nos pompes et nous voici partis crapahuter dans l’epaisse foret. Par chance on entendra le quetzale mais on ne le verra qu’en photo.
On retourne donc sur Coban bredouilles mais on se console en envisageant notre prochaine visite dans une finca de cafe. Mais la aussi on repart decus, tous les plants de cafe on ete ratiboises il y a 1 mois pour cause de trop vieux ! Et en plus on deguste un cafe bien mediocre.
Le lendemain on s’enfonce un peu plus dans les montagnes jusqu’au petit village de Semuc Champey, repute pour ses piscines naturelles. En descendant du bus on est accueillis par un grand pere et ses petites filles qui cultivent du cacao et fabriquent du chocolat artisanal. Pendant qu’ "el viejo" nous explique leur processus artisanal de fabrication du chocolat, un petit singe pieds nus et en jupons grimpe le long des freles branches du cacaotier pour nous ramener quelques cabosses a deguster fraiches. C’est rigolo comme la graine fraiche en elle-même n’a aucun gout de cacao alors qu’apres le toastage les aromes se revelent.
Le resultat donne une pate de chocolat sucree au gout de cacao grille, goutu mais sans doute loin d’etre satisfaisant pour les puristes du chocolat. Le soir apres une petite baignade dans le rio au milieu des familles qui se lavent et font leur lessive on retrouve la petite Marie qui arrive seulement de Coban pour une folle soiree tarot.
Le lendemain on se leve tot pour visiter les piscines d’eau douce de Semuc Champey, et apres une petite grimpette jusqu’au mirador des cascades on se delace paisiblement dans ses eaux temperees et limpides.
On reprend ensuite la route de Lanquin a 10 km de la ou on passera la nuit en hamac sous une petite cahute de bois et une grosse couverture.
Apres cette nuit plutot fraiche on part pour Rio Dulce, deux options s’offrent a nous : le fameux shuttle touristique qui pour 15 dollars nous y amene directement en seulement 5 heures ou le shuttle facon nationale plus hasardeux et encore moins cher, qui en 9 heures, 2 camions et 1 pickup nous laisse a encore 2 heures de bus de Rio Dulce. Bien evidement on choisit la formule 2 qui promet un road trip beaucoup plus excitant. On voyage donc a l’arriere d’un camion, sur des canettes de coca et des sacs de sucre, en compagnie d’une demie douzaine de guatemalteques etonnes de nous trouver la.
On attend ensuite trois plombes en plein cagnard dans un tout petit village paume, qu’un vehicule daigne passer par la.
Apres 3 litres d’eau, 1 ananas et 1 sac de prunes on finit enfin par embarquer dans la benne d’un camion de chantier qui emprunte cette piste de terre.
Il nous escorte 2 heures durant a travers les campagnes du Guatemala, ses terres rouges et ses villages indiens perdus au fin fond de la brousse ou les enfants se precipitent pour nous saluer au passage et les mangues se ramassent a la pelle.
Une fois arrives au terminus du camion on fait encore un petit bout de chemin dans le coffre d’un pickup qu’on partage a 7 alors que la nuit tombe. Au terme de ce periple epique hors des sentiers battus on s’enfile quelques bieres avec le chauffeur de notre pickup qui, non content de nous payer des coups insiste pour nous rembourser le trajet ! En resume, super journee et super rencontres, l’option 2 en valait vraiment la peine. On termine notre trajet le lendemain matin apres une bonne douche fraiche et une bonne nuit de sommeil par 2 heures de bus pour arriver enfin a Rio Dulce.
Mais un lac entier nous separe encore de l’objectif final de notre expedition : Livingstone et la cote caraibe.