Le Pantanal ... ou vive les moustiques (du 05 au 09/02/08)
Quand on est tres fatigue 24 heures de bus c'est finalement pas si long, a peine le temps d'un repas, de tomber dans les bras de morphee et nous voila arrives. Campo Grande est l'une des deux villes bresiliennes qui se partage l'acces au Pantanal. Cette zone humide, plus grand marecage du monde (de la taille de la France), est aussi le plus grand parc d'Amerique du sud.
Notre plan d'action est le suivant, une nuit sur Campo Grande, avant d'emprunter la Transpataneira en direction de Corumba. Arrives aux deux tiers du chemin on s'offre un sejour dans une des ''pousadas'' implantee dans le marecage, pour une immersion dans cette biosphere a la faune sauvage, avant de continuer sur Corumba pour franchir la frontiere et entamer notre periple bolivien. On trouve assez rapidement un hotel-agence et on s'inscrit pour un programme de 3 jours dans le pantanal qui commence des le lendemain.
Apres 6 heures de minibus sur la transpantaneira on atteind une piste de terre ou nous attend un 4x4 qui nous emmene a la pousada. C'est une sorte d'immense camp de base fait de petites maisons de bois juxtaposees les unes aux autres et reliees par des passerelles, le tout monte sur pilotis. Construit sur les bords d'un large rio aux eaux marron et implante sur des marecages, le camp regorge d'animaux de toutes sortes : capibara, poules, chevaux, caimans, chiens, oiseaux aux melodies tropicales et ... moustiques.
La premiere apres midi est dediee a la prise de marques, installation dans les chambres, rencontre avec les guides, les araignees et les cafards geants. Suivi d'une baignade dans les eaux boueuses du rio et d'une partie de volley ball, alors que d'autres continuent de batifoller dans l'eau avec des caimans de 2 metres. Selon le guide ils n'attaquent jamais, mais tout de meme la premiere fois ca fait quelque chose de le voir, et plus encore certainement de le vivre, quand on est celui qui est surpris dans l'eau par un enorme ''jacare'' qui croise paisiblement a quelques brasses de la. Le soir on apprecie la cuisine typique et on file assez rapidement au lit, car des que le soleil se couche la nature devient encore plus hostile, avec des millions de moustiques voraces, des anacondas dans le rio et des caimans sur les berges, bref aucune raison de se ballader de nuit.
Le matin du premier jour on descend le rio en cannot durant trois heures pour observer la vie animale qui anime les berges. On apercoit des singes hurleurs (silencieux pour une fois) et tout aussi curieux que nous de pouvoir observer une autre espece d'homminides. On observe des caimans, de pres voir de tres pres, sur terre comme dans l'eau et on decouvre des dizaines de varietes d'oiseaux.
En effet, outre ses caimans, jaguars et anacondas, une des attractions principales du Pantanal sont les oiseaux. Des plus petits canaris au monde jusqu'aux plus grands ibis, les volatiles, pecheurs, frugivores ou carnaciers, sont plethore. Avec eux le spectacle est saisissant et tous les sens sont sollicites. Entre les formes aiguisees et longilignes des grands echassiers, les becs pointus et affutes des petits pecheurs agiles et les parures eclatantes des perruches, perroquets ou toucans, on en prend plein les mirettes. Et les oreilles aussi sont chaque jour a la fete avec les symphonies lyriques matinales composees sous la plume de ces petits artistes.
L'apres midi, on jette des petits bouts de viande a l'eau, a la sortie du camp, pour une partie de peche aux piranhas. Cette activite s'avere rapidement beaucoup plus ennuyeuse que sur papier, d'autant qu'a cette epoque les eaux ne regorgent pas de gros poissons. Finalement ces maudits moustiques, toujours la, feront pour l'occasion un bien meilleur festin que nous. Heureusement, certains du groupe en attrapent quand meme un peu (surtout des poissons chat) et on prendra beaucoup plus de plaisir a les manger. La suite de l'apres midi, c'est descente du rio au gres du courant sur des bouees gonflables. Pour le coup l'activite rigolote nous parait surtout stupide, avec le sentiment d'etre pendant une bonne heure un repas derivant pour caimans. Au moins on aura bien rigole a se faire peur, du type ''ne bouge surtout pas Celine'' ...
De retour au camp, Chuchuca nous attend dans l'eau. Le cochon d'inde geant au pied marin et au caractere joueur espere avec impatience pouvoir se livrer a une bonne partie de cache cache sous marin avec ses amis humains suivi d'une partie excitante de ''fait moi sauter''.
Le deuxieme jour c'est le grand jour, celui ou on devrait voir le plus d'animaux. On part vers 7h30 pour une journee entiere de safari avec une partie en 4x4, puis rando en foret tropicale et au milieu des marecages. Dans l'apres midi on subit un petit rappel de saison des pluies avec une bonne averse intense et rafraichissante aussi rapide qu'impromptue. Ce sera une super journee. Plutot chanceux on ne verra malheureusement ni jaguars ni anacondas mais une multitude d'autres animaux : tatoos, capibaras, loutres, serpents, varants, coatis, singes hurleurs, daims du bush, caimans, des dizaines d'oiseaux plus beaux les uns que les autres et on entre-apercevra meme un grand fourmilier et un toucan. Le tout sur fond de foret tropicale pre-amazonienne, ou poussent goyaviers, arbres a coco, arbres a papayes, palmiers et figuiers etrangleurs. On fera aussi quelques passages stressants dans les marecages a la recherche d'anacondas, avec de l'eau a mi cuisses et accompagnes de papillons, libellules et chenilles urticantes.
Le soir, de retour au camp, on sort chercher les caimans de nuit, pour voir briller leurs yeux au milieu des marecages a la lumiere de nos torches. La aussi l'activite s'avere finalement decevante, baclee par notre guide, qui semble-t-il reve de vacances.
Au matin du dernier jour on part pour une ballade a cheval, enfin a mule, au milieu des marecages pendant plus de 2 heures avec les pieds dans l'eau et quelques passages en foret. Ballade plutot sympa et agreable pour decouvrir les paysage humides, mais sans interet animalier.
En conclusion, on a adore le Pantanal, on a meme pense y rester un peu plus (malgres les moustiques), si on pouvait refaire une sortie safari. La nature y est extremement sauvage et hostile et ca rend l'immersion tres depaysante et authentique, avec un petit gout d'Amazonie et de vie d'aventurier. Mais on a vraiment trouve dommage que ce qui est vendu sur papier ne soit pas au rendez-vous, des activites qui paraissent excitantes qui se resument finalement a faire passer du temps aux touristes quand elles ne sont pas investies par les guides (peche, cheval, bouee et sortie de nuit). Mais c'est certainement aussi une question de guide, nous on est tombes sur un vrai connaisseur de la nature mais peu investi dans le partage de l'information et peu tourne vers l'interet du touriste. Mais ... on y retournera.