Finalement, contre toute attente, on trouve assez facilement (dans le quart d'heure qui suit) deux lits dans une auberge de jeunesse au charme tres contestable mais plutot bien situee dans le quartier de Copacabana. Ca feras bien l'affaire jusqu'au debut du carnaval mais c'est apres que ca coince. En effet, les quelques hotels abordables qui ont encore des disponibilites pour carnaval, d'une part quadruplent leurs tarifs pour cette semaine la et d'autre part obligent a prendre un "pack" complet carnaval (cinq nuits et six jours) au tarif exhuberant, ce qui n'est prevu ni dans notre planning ni dans notre budget.
Repetitions mouillees au sambodrome
Idealement, maintenant qu'on est la, a 5 jours du debut du carnaval, le top serait d'y passer les 2 premieres nuits ; d'autant que des le soir de notre arrivee les repetitions des ecoles de samba (sans les costumes mais dans le sambodrome) nous mettent l'eau a la bouche. On a donc 3 jours pour resoudre cette equation et visiter Rio, si d'ici la on a pas trouve un compromis interessant on quittera Rio sans voir le carnaval.
Le lendemain la pluie est toujours de la partie, et apres une matinee intense de recherche de logement infructueuse, on profite d'une eclaircie pour decouvrir les celebres littoraux d'Ipanema et Copacabana, sur des rythmes de samba. Dernier weekend avant le debut du carnaval, les festivites ont deja cours et les "bandas" (troupes de percussionistes) des differents quartiers arpentent deja les rues de Rio suivis par leurs corteges de cariocas, de touristes et de vendeurs ambulants.
Entre quelques pas de samba on deguste dans une des cahutes qui jonchent le bord de mer, notre premier lait de coco frais et sa chaire laiteuse dans son enveloppe naturelle, dont le petit marchand en scalpe le sommet. Le soir alors que le ciel s'est un peu eclairci, on assiste a la deuxieme repetition generale du carnaval avec le reste des ecoles et les gagnants de l'an passe. Ce soir la foule est abondante, et chaque carioca s'entasse dans les immenses tribunes du sambodrome chante, danse sous une pluie par moment violente . Le spectacle est deja saisissant et malgres l'absence de costumes et de choregraphie, il incite un reel engouement populaire, les cariocas, toute generations confondues, soutiennent avec ferveur et bonne humeur leurs favoris, reprennant en coeur et par coeur les refrains deja maitrises des chansons de cette annee. Ce soir des milliers de personnes sont presentes dans les gradins, les passages de barrieres sont deja serres et difficiles et on peut imaginer avec plus de precisison ce que cela sera les soirs de defile. Apres cet intermede populaire, on rentre tranquillement en bus, et pour ne pas se coucher de suite on decide de boire une petite caipirinha (cocktail bresilien a base de Cachaca, sucre de canne et jus de citron) mais version fruits exotiques melanges, sur la plage de Copacabana avec vue sur la baie de Rio.
Ipanema Copacabana
Hier on a rencontre Brunna, une carioca qui loue des appartements d'un standing agreable en plein centre de copacabana. Ces locations sont vraiment sympa, mais pour un tarif vraiment attractif pour nous, il faut au moins etre quatre. Brunna a un appart qui se libere aujourd'hui et qui est disponible jusqu'a dimanche prochain (2e jour du carnaval), ce qui serait parfait pour nos projets. Il nous faut donc degoter une paire d'autre voyageur qui pourrait etre interessee par le principe. Finalement cette quette qui devait faire l'objet de la journee entiere ne nous prendra pas plus que le temps du petit dejeuner. Apres une breve discussion avec quelques co-locataires amenant chacun a envisager que pour un prix plus modique que celui de l'auberge miteuse ou nous sommes tous loges, on peut jouir d'un appart vraiment sympa et ce jusqu'apres les deux premiers soirs du carnaval, on a pas de mal a regrouper trois comperes. On regle alors les formalite avec Brunna et on prend place dans notre petit chez nous a cinq couchages des la mi-journee, avec Yuko (japonnaise), Marianne (Pays bas) et Birgit (allemande).
La visite de Santa teresa et du centro
Encore une journee de pluie qui s'annonce, ce n'est donc pas aujourd'hui que nous pourront aller voir le corcovado et le pain de sucre, les deux grands miradors sur la ville. On decide donc d'aller visiter le petit quartier de Santa Teresa. C'est un des vieux quartiers de rio qui a garde tout son charme et dont les anciennes batisses de style coloniale sont encore bien conservees. On y accede en prennant un petit train ouvert, tres touristique mais qui demeure encore un moyen de transport dans ce quartier tout en pente ; chacun l'attrape au vol et s'y accroche pour parcourir quelques centaines de metres.
Arrives au sommet de la colline, la pluie ne s'est pas calmee bien au contraire, on decide donc de rester a bord pour le retour et de tester les freins de l'antique relique. Qu'a cela ne tienne la pluie battante ne nous arreteras pas et on file, sur les conseils de Caroline (copine de Domi la soeur de Manu), fureter dans les echoppes et autres stands du marche couvert du micro centro, a la recherche de maillot de bain et debardeurs. Le marche du centre c'est un peu comme Marrackech, des centaines de metres d'allees couvertes ou fourmillent des milliers de personnes et ou l'on trouve tout et n'importe quoi, du braclelet bresilien a l'ordinateur portable.
Le quartier est plutot sympa mais de mauvaise reputation, 3 rues pietonnes entourees de vieilles batisses coloniales le tout cerne d'une ceinture de grands buildings ultra modernes, sieges de grandes entreprises nationales et internationnales. Apres 3 heures d'essayages divers cache derriere des tissus tendus au fond des echoppes Manu debusque enfin le perle rare et on peut rentrer a la maison.
Le marche aux fruits, le volley sur la plage et le foot au Maracana
Le lendemain matin, un coin de ciel bleu et un rayon de soleil nous sortent du lit, la journee semble propice a l'ascension du Corcovado. On s'empresse de dejeuner et on saute dans le premier bus qui passe ... Plouf, un coup dans l'eau (c'est le cas de le dire) arrives au pied du Mont Bossu (corcovado) des trombes d'eau s'abattent sur nous, on rebrousse donc chemin jusqu'au quartier de Botafogo ou le pain de sucre domine la baie.
Dans ces moments la, les eglises sont toujours un refuge agreable et la culture un bon pretexte pour s'abriter. C'est comme ca qu'on echoue dans l'eglise de ce quartier populaire, le temps d'une breve visite. Alors que la pluie se calme quelques peu, on se promene le long de la baie et on se retrouve par hasard et a notre grand bonheur dans le marche itinerant de Rio. Au milieu des stands de fruits et d'epices, les vendeurs nous invitent a decouvrir les saveurs exotiques de leurs produits, nous proposant de gouter pasteques, maracuya (sorte de fruit de la passion en plus gros), mangues, litchis, piments et autres fruits tropicaux aux saveurs delicieuses et aux noms inconnus.
Petits piments sur le marche
De retour a l'appart on en profite pour se cuisiner les quelques produits frais sur lesquels on a craque, alors que le soleil de son cote semble montrer de nouveau le bout de son nez. Apres ce repas, on opte pour enfin tenter une seance de plage, a deux pas d'ici. Et apres quelques centaines de metres le long de Copacabana a observer les parties de football, footvolley et beachvolley on trouve deux jeunes bresiliens avec qui on feras nos premiers pas de beachvolley cariocas sur un des multiples terrains installes sur la plage. Le temps de quelques receptions hasardeuses et quelques passes foireuses, avant de tester l'eau de mer du continent americain pour la toute premiere fois. On fonce ensuite prendre une douche rapide a l'appart avant de s'engouffrer dans le metro direction le Maracana. Le Maracana c'est le stade de foot des Cariocas qui a tete construit a l'epoque de la coupe du monde au Bresil et qui a ete le plus grand stade au monde.
On ne pouvais pas passer au Bresil, pays du foot, sans aller assister a un match... Aujourd'hui cette enceinte gigantesque est le fief des deux grandes equipes de la ville dont la mythique Flamengo que l'on va voir voir jouer ce soir. Malheureusement pour le premier match de Celine on assiste pas a une rencontre memorable, petite partie de championnat sans enjeux reel donc sans grosse ambiance, peu d'occasions et un unique but dans les premieres minutes de jeu que l'on ratera pour cause de retard.
Le temps semble enfin s'ameliorer radicalement et ce matin on se reveille encore sous une bonne partie de ciel bleu, ce coup ci c'est sur on devrait pouvoir voir quelque chose du Corcovado. Donc on recidive l'experience de la veille et quant on arrive au pied de la montagne, les quelques nuages du ciel se sont semble t'il donne rendez vous autour du fameux Christ. On attend alors une petite heure histoire de voir ce qui va se passer et finalement quand le ciel semble bien tourner on signe pour une petite ascension avec une compagnie de taxi qui propose d'y monter en passant au prealable par un autre point de vue pas loin. Arrives au premier mirador la vue d'ensemble sur la ville, la baie de Rio, le Pain de sucre et les petites iles d'en face est superbe.
D'ici on apprecie reellement la situation extraordinaire et l'etendue gigantesque de cette ville construite le long de la mer entre la jungle et d'immenses monolytes qui jaillissent de terre par ci par la. Cette ascension vallait vraiment le coup d'attendre un peu de ciel bleu et ce premier point de vue s'avere strategique, car le Corcovado un peu plus haut ne semble pas vouloir se degager. D'autant qu'au detour d'un coin de foret on assiste au ballet de minuscules petits singes joueurs, qui sautent de branches en branches, se coursent et descendent jusque devant nous picorer un peu des fruits que leur propose un vieux bresilien.
On monte ensuite jusqu'au corcovado ou la couverture nuageuse nous permet tout juste d'entrevoir la plus grande oeuvre d'art deco au monde, le Christ redempteur qui enserre les cariocas dans ses bras ouverts et veille sur la cite depuis presque un siecle.
Apres cette bonne matinee plutot ensoleillee on file profiter de la clemence du climat pour sínstaller sur la plage d'Ipanema, le temps d'un petit bain de soleil pour celine et d'un petit tournoi de beach soccer pour moi. Apres cette petite apres midi typique carioca, on se partage une petite coco rafraichisante et on file monter au pain de sucre pour ce que l'on attend depuis le debut de la semaine : le coucher de soleil sur la baie. Pour arriver au sommet du monolyte, on emprunte donc les deux telepheriques vertigineux prevus a cet effet, alors que d'autres (quelques irreductibles) en escalade les flancs escarpes.
Arrives en haut, eux comme nous partageons alors le meme rituel d'une petite biere devant le panorama epoustouflant de la baie qui s'asombrie peu a peu et qui sucede aux dernieres lueurs rosoyantes du jour les premieres lumieres artificielles de la nuit, qui offre a Rio une parure multicolore scintillante. Quel spectacle !
La journee du lendemain parfaitement ensoleille est completement dediee au divertisement, alors que l'on a deja bien visite les differents quartiers de la ville et les incontournables populaires, il nous reste plus qu'a s'adonner a une des activites preferee des cariocas ; la journee de loisir sur la plage. On arpente donc de nouveaux littoral jusqua ce que l'on trouve une bande de joyeux bresiliens qui chaque week-end s'adonnent aux joies du beach volley. On integre donc leur effectif pour une journee intensement sportive et caniculaire. L'entrainement de la veille semble porter ses fruits et ma partenaire qui fait maintenant de bonnes passes, apprecie de plus en plus ce loisir de plage au gout de competition.
Le point d'orgue de la journee nous permettant d'emporter avec brio au terme d'un match acharne une 'superbe' paire de tong bresilienne mise en jeu par une radio locale populaire. Le soir on retourne au quartier d'Ipanema pour nous meler a ce que l'on peut considerer etre le carnaval alternatif, les defiles de rue sur rythmes de samba qui regroupent les cariocas costumes dans un engouement festif populaire. Ca crie, ca chante, ca danse et ca boit.
Le carnaval
Le lendemain c'est deja le jour du depart, mais aussi le grand jour, la premiere nuit du plus grand carnaval du monde. Le matin on rend l'appartement, et l'apres midi apres s'etre renseignes sur les festivites du jour on se rend dans le centro pour un rassemblement populaire costume, on en profite pour pofiner nos deguisement improvises et se mettre deja dans l'ambiance. La journee et la nuit promettent d'etre tres longues, il s'agit de tenir sans dormir jusqu'au lendemain 15 heures (heure de depart de notre bus) car on n'a plus de logement. Il faut alors distiller savament les activites du jour afin d'alterner festivites et phases de repos surtout que l'on ne veut pas arriver trop tot au carnaval, car d'une part on ne tiendra jamais et d'autre part les meilleurs ecoles de samba occupent la deuxieme partie de la nuit jusqu'au petit matin. Le soir venu, on se pointe donc au sambodrome ( longue avenue bordee d'immenses tribunes pouvant regrouper des milliers de personnes, constuite pour les defiles des ecoles de samba) vers les 23 heures et on achete assez rapidement des places dans les tribunes populaire (seules places a un prix descent) et pendant pres de 6 heures on sambe sous des averses de pluie en compagnie de cariocas dechaines.
Le spectacle est grandiose, et vaut vraiment la peine. On regrette amerement de ne pas avoir pris l'appareil photos comme tout le monde nous l'a conseille, et meme pas tres bien places c'est epoustoufflant. Chars, costumes et choregraphie sont le fruit d'un travail minutieux effectue des mois durants.
Les 4500 danseurs de chaque ecole defilent pendant pres d'une heure sur une musique composee specialement pour cette annee, vetus de costumes extraordinaires aux couleurs etincelantes et aux decorations hallucinantes.
Chaque ecole est decoupee en une vingtaine de petites troupes et chaque petite troupe porte son propre costume et presente sa propre choregraphie, entrecoupe de chars gigantesques aux decors saisissants sur lesquelles les deesses de la samba (personnages mythiques) de chaque ecole rivalisent de vitesse et de dexterite. Le spectacle est d'autant plus appreciable que l'on se trouve dans les tribunes les plus populaires, et que chaque troupe n'oublie pas avant de sortir de venir y saluer ses fervents supporter d'un petit pas de samba et de grands baisers.
Apres cette tres longue journee, on se trouve au petit matin extenues, les jambes raides et les yeux qui se ferment alors que les bresiliens vieux et enfants semblent encore pres pour une journee entiere de fete. Au petit matin on trouve alors refuge chez Bruna et son mari ou on a laisse nos sacs a dos. Plus que gentiment ils nous offre l'hospitalite et un bout de canape pour se reposer un peu en attendant notre bus ou on dormira 20 des 23 heures du trajet.
Les photos du carnaval ne sont pas les notres
NB : Un grand merci a Bruna et son mari, qui plus que des hoteliers se sont montres de vrais hospitaliers. Adorables et naturels, il proposent qui plus est des appartements dans copacabana vraiment agreables a un prix vraiment raisonnable (160 reals la nuit et 200 en periode de carnaval, soit 70 euros et 90). On encourage d'ailleurs tout ceux qui compte se rendre sur Rio a entrer en contact avec eux: