Iquitos et la selva Amazonica (du 19 au 27/03/08)

5 heure nous voila donc de retour sur Lima et encore une fois seulement pour une journee, car on veux prendre au plus vite un vol pour Iquitos. Ville amazonienne la plus importante du Perou, situee sur les rives de l'Amazone, pas loin des frontieres avec l'Equateur, la Colombie et le Bresil. En plein coeur de la foret vierge, Iquitos n'est accessible qu'en bateau ou en avion.

On fonce donc a l'aeroport et on apprend que pour cause de semana santa (Paques chez nous) d'une part tous les vols sont presque pleins et d'autre part que les prix des tickets ont double voir triple. Alors qu'on evalue la situation et les differentes qui s'offrent a nous on est accostes par Juan qui nous propose  des billets a un tarif correct pour le lendemain avec peut etre la possibilite de partir aujourd'hui. On passe donc la journee entiere a erer comme des rats d'aeroport en esperant des desistements pour les vols de l'apres midi. 18 heures il y a bien des places libres mais la compagnie nous refuse l'acces a l'avion sans un cout additionnel de 80 dollars/personne qu'il est hors de question de payer. Puisqu'on ne peut pas partir aujourd'hui et qu'on est a la bourre on decide donc de laisser tomber Iquitos et de retourner au centre ville pou trouver un bus en direction de l'Equateur des ce soir. Et comme une galere n'arrive jamais seule, pas de tickets de bus disponibles avant lelendemain apres midi (+/- l'heure du vol qu'on aurasi du prendre et pour lequel on a plus de places). Condamnes a rester une nuit a Lima on se fait deposer par un taxi devant un petit hotel avec beaucoup de passage la nuit ... 2, 4 ou 8 heures ... on prend la nuit entiere ! Au petit matin on regrette amerement d'avoirlache les billets la veille, on appelle Juan voir si y'a encore moyen, bien sur c'est deja foutu ... Par depit on tente sur internet et oh miracle on degotte 2 places sur le vol du lendemain matin, qui plus est a un meilleur tarif. Reste plus qu'a essayer de se faire rembourser les billets de bus pour l'Equateur. Et comme un miracle n'arrive jamais seul le bus qu'on devait prendre est annule et on est rembourses integralement. Pour feter tout ca on retourne manger un de ces delicieux ceviche accompagne de chicharrone de poisson et d'une biere bien fraiche.

Le lendemain lever a 2 heures du mat pour prendre notre avion a 4 heures. Pas le temps de se rendormir dans l'avion, on arrive deja a Iquitos a 6 heures, sous la pluie, et comme d'habitude une horde de taxis nous tombe dessus et comme d'habitude on dit d'abord non a tout le monde et on finit par en prendre un.

       

Bonne pioche le chauffeur sympa nous explique durant le trajet les differentes options qui s'affrent a nous pour sortir dans la jungle des aujourd'hui et nous conduit directement dans les locaux des agences qui nous interessent. On opte pour 3 jours dans un camp au confort rudimentaire en pleine jungle a 200 km au sud d'Iquitos. Juste le temps d'acheter des piles pour la lampe frontale et on saute dans un mototaxi, puis un taxi direction Nauta ou nous attend un peke peke (petite embarcation a moteur) qui doit nous conduire au camp. On est bien contents d'etre la, deja au premier regard c'est comme on l'esperais, une petite ville d'amazonie bruyante et animee, des mototaxis remplis de fruits exotiques, la chaleur moite, les maisons sur pilotis au bord du grand fleuve marron...

  

On retrouve Celine et Jean-Hugues (deux francais qui partent avec nous) dans le marche de Nauta pour un petit dej tropical. Celine et Jean-Hugues vivent au Perou depuis un an et demi, elle fait une these en pharmacologie et ils vivent donc entre lima et la jungle, a faire des recherches sur les proprietes des differentes plantes medicinales et les usages qu'en font les indiens ; mais la ils sont en week end pour paques. On embarque ensuite dans le peke peke pour 2 heures de remontee du fleuve, au milieu des paillotes sur piloti, des dauphins d'eau douce et de la vegetation luxuriante. On quitte maintenant le grand rio pour un plus petit, puis le plus petit pour un plus petit encore et tout autour de nous la foret inondee. On s'arrete enfin sur les rives d'une petite lagune ou flottent des milliers de jacynthes d'eau. 

  

On enfile nos bottes de caoutchouc et on empreinte un sentier boueux au milieu de la foret assaillis par les moustiques pour arriver jusqu'au camp. Le camp c'est 3 paillotes chambre, une paillote cuisine et une grande paillote ouverte en guise de salle a manger au milieu d'une clairiere situee au bord de la petite lagune, veritable pouponiere a moustiques.

La mascotte du camp s'appelle Pancho, c'est un charmant tapir age de 2 ans qui a ete recueilli par les guides de l'agence, Manu fait tout de suite ami ami avec cet animal etrange et tres attanchant, semi elephant un quart hippopotame et un quart sanglier version plus petit.  

       

On s'installe dans nos cabanons sur pilotis ouverts sur l'exterieur avec pour seule protection des multiples insectes rampants et volants une moustiquaire bien bordee autour du lit. Apres le repas rencontre avec Edgard, le guide de notre groupe de 2, qui va nous faire decouvrir les multiples facettes de la jungle au cour de ces 3 jours. L'apres midi on part donc avec Edgard en canoe pour ramer un peu au milieu de la foret inondable, a la recherche des singes et paresseux, riverains du rio.

 

Pour cette premiere ballade on decouvre un envirronement  riche et sauvage, des milliers de plantes et d'arbres, plus beaux les uns que les autres, fleurs de bananiers, orchidees, bromeliacees, fleurs de la passion, nenuphars geants, mimosas, palmiers, au milieu desquels se deplacent agilement de petits singes craintifs et beaucoup plus lentement de grands paresseux.

        

    

   

On finit cette sortie sous la lumiere de la lune a la recherche des caimans qui sortent a la nuit tombee pour chasser. Edgard a decide d'en attraper un petit pour nous le montrer de plus pres. On s'approche lentement, sans un bruit, des petits yeux rouges du saurien, il plonge sa main gauche dans l'eau mais echoue. On s'ecarte et on revient a nouveau pour retenter la manoeuvre, ce coup-ci main droite. Et hop deux coups dans l'eau. Tant pis on reviendras demain.

On rentre au camp et sur le petit sentier qui nous y amene on decouvre sous la lumiere de nos torches un faux serpent corail, des araignees scorpion, une grenouille feuille, un crapaud taureau et les effrayantes (mais bien belles) tarantules geantes et velues.

  

  

On s'attarde pas trop apres le repas, a la lueur des lampes a huile, et on file se refugier sous notre moustiquaire, juste le temps d'une petite douche froide.

 

Apres une bonne nuit sans piqures, berces par la melodie etrange et intense des habitants de la foret, on se reveille sous une averse tropicale qui cesse rapidement. Un jus exotique, un cafe et des oeufs brouilles, et on repart pour la matinee en canoe dans l'epaisse foret inondee ou on se fraye difficilement un chemin a coup de machette, jusqu'a une clairiere ou on tente de pecher quelques piranhas pour notre repas de midi. Le calme du matin est propice a l'observation des oiseaux : perruches, perroquets, ibis, colibris, poules d'eau, hirondelles, martins pecheurs, cardinals, pics verts, faucons, aigles et meme un petit canari orange. En passant en canoe au milieu de cette vegetation abondante on fait parfois des rencontres fortuites, mygales et autres araignees, petit anaconda, gang de chenilles voraces, escargots geants et une multitude d'autres insectes rampants, volants et sautants, quand c'est pas une termitiere entiere qui vous tombe dessus.

   

Manu toujours aussi doue avec une canne ne nous aide pas beaucoup pour le repas de midi (Francois il faut vraiment que tu fasses quelques chose), heureusement avec Edgard on attrape 2 petits poisson chat que la cuisiniere nous prepare grilles dans des feuilles de bananiers.

L'apres midi on part a pied a la decouverte des arbres et plantes de la foret tropicale : arbres a latex, plantes medicinales ... Edgard nous explique les differents usages des plantes qu'on rencontre, therapeutique, artisanal, gastronomique. On se fait meme notre petit Kho Lanta de la jungle avec une degustation de larves de coco vivantes, difficiles a avaler pour une ex vegetarienne bien que tres proteinees et au bon gout de lait de coco fraiche. 

  

Apres cette epreuve reussis, Edgard met la barre plus haut et nous debusque 2 enormes larves de palmiers ("suri") qu'on ramene a la cuisiniere pour le repas du soir. Cette fois s'en est trop, meme frits je suis incapable de croquer dedans et manu se fait un plaisir de manger les 2. 

 

Le lendemain on se leve a 5 heures pour assister au lever du soleil. On remonte le rio jusqu'a une grande lagune ou on stoppe la barque a l'abri d'un grand arbre aux multiples branches qui plongent dans l'eau. Sous les orchidees pendantes on jette nos hamecons a l'eau en regardant le ciel rosoyer et bleuir. Les talents de pecheur de Manu ne font toujours pas fureur et le seul poisson qu'on remonte est un petit piranha qui saute tout seul dans le bateau.

    

Avant le repas de midi on repart pour une petite ballade en foret pour une cueillette de fruits exotiques plus etranges et savoureux les uns que les autres et une degustation d'eau de liane.

         

L'heure du depart est deja arrivee, on embarque dans notre peke peke pour remonter le rio jusqu'a un petit pueblo d'on on prendra la lancha qui nous ramene a Iquitos. En cours de route on rencontre une nouvelle variete de petits singes tres curieux qui descendent jusquau bateau chercher le pain et les bananes qu'on leur offre, petit calin de remerciement en prime.

     

      

Un peu plus tard on s'arrete dans une lagune pour nager avec les dauphins roses. Mais dans le bateau peu de courageux, les garcons se jettent tout de meme a l'eau, malheureusement les dauphins pas tres joueurs aujourd'hui gardent leurs distances. Vu la taille et la gueule de ces monstres prehistoriques au front proeminent, je pense que les garcons n'etaient finalement pas mecontents qu'ils ne s'approchent pas trop.

       

Vers 20h on debarque dans le petit village au bord de l'amazone fait de quelques petites maisons sur pilotis, 30 mn plus tard une enorme lanche (sorte de ferie) s'arrete devant nous. Le bateau est deja surpeuple. Sur le pont s'entassent des caisses de fruits, des regimes de bananes, du poisson et tout un bric a brac indescriptible, au milieu de personnes qui dorment sur le sol. On monte au premier etage pour decouvrir une grande piece ou des dizaiine de hamac sont etendus dans tous les sens, les uns au dessus des autres, dans un entrelas de personnes qui dorment. On arrive tout de meme a installer nos 4 hamacs, et on s'installe pour s'endormir tant bien que mal.

Vers 2 h du mat, les lumieres s'allument et tout le monde commence a s'activer, on est arrive a Iquitos. On reste sur le bateau jusque vers 5 h, dans un remue menage incessant de poules qui caquettent, de gens qui dechargent, d'enfants qui jouent et de porcs qui braillent... On prend un moto taxi et avant de rejoindre Celine et Jean hugues pour aller visiter le marche du quartier de Belen, on achete  nos billets pour la lancha de ce soir qui doit nous ramener vers Yurimaguas ; 3 jours de remontee du rio. 

      

Belen est le marche amazonien tel qu'on l'imagine. De tout partout dans des dizaines de ruelles etroites, ou fourmillent des milliers de personnes entre les etals des poisonniers qui vendent du croco et de la tortue, les stands des bouchers ou seche de la viande de singe et de tatoo fumee, les boutiques de sorcelleries ou on trouve potions, onguants, plantes et racines diverses et les etals de tabacs, fruits exotiques, charbons, gateaux et bric a brac... Tout cela au milieu de la chaleur moite et d'une nuee d'odeurs, tantot agreables, tantot nauseabondes. Dans le brouhaha des marchands qui crient et sur un sol jonche de boue, de detritus de flaques d'eau et de sang, arpente par des chiens errants qui se nourrissent des restes, des chats maigrichons qui lapent dans des vieilles gamelles, des perroquets qui jacassent et des singes qui sautillent au bout d'une chaine.

       

Apres cette visite haute en couleur, on part tous les 4 en mototaxi vers le petit port pour partir en peke peke rencontrer les Boras, petite communaute qui habite une ile pas loin d'Iquitos, avec qui on espere partager la viande de croco et les poissons qu'on leur amene pour le repas de midi. Sur place l'ambiance est plutot folklorique et manque malheureusement d'authenticite. Des jeunes filles en jeans 5 mn avant, enfilent rapidement un pagne pour nous accueillir et alertent le reste de la communaute pour qu'ils se changent. On est accueillis sous une grande hute de bois avec une danse traditionnelle et on est "invites" a acheter un peu de leur artisanat.

   

On explique ensuite a la plus agee des femmes qu'on aimerait partager un repas avec eux, elle enfile son jeans et nous invite a la suivre jusqu'a sa maison. C'est une habitation tres simple, voir rudimentaire, sur pilotis, au bord du rio et au milieu de quelques arbres fruitiers. Le mobilier se limite au strict necessaire, une sorte de grand poele, une table et 3 tabourets, quelques ustensiles de cuisine et un hamac. Elle allume le feu, envoi son mari deraciner du yuca (manioc), et nous offre a boire du masato (boisson locale faite d'eau de vie et de yuca macere, parfois faite a partir de yuca mastique, la salive permettant la fermentation de la boisson). On partage donc le masato avec elle en discutant et en epluchant les racines de yuca (avec de petits couteaux car on maitrise pas encore la machette) avant de passer a table pour manger le lagarto grille, les oeufs de tortue (vraiment louches) et le poisson. En discutant on se rend compte que l'activite tribale n'est plus qu'un metier du tourisme et qu'actuellement de ce mode de vie ancestrale il ne reste qu'un dialecte (encore un peu utilise), un savoir faire artisanal (qu'ils perpetuent) et une alimentation qui n'a que tres peu change. Donc il est finalement beaucoup plus authentiques aujourd'hui de passer un moment avec eux en jeans, a boire un masato.

Apres ce petit intermede sympathique, on quitte la tribu et aussi nos compagnons de 4 jours, et on retourne sur Iquitos pour embarquer sur le Eduardo IV. Pour ces trois jours et vu le bordel que c'etait sur la lancha precedente, on installe nos hamacs au 3e etage, un peu plus cher mais beaucoup plus tranquille. Tranquille c'est certainement le meilleur qualificatif pour decrire ces trois jours. Manu vous dira meme chiant, car il a du mal a apprecier le plaisir de passer 3 jours a ne rien faire dans 30 m2, a errer entre le hamac et la table a manger, et a contempler un paysage qu'il faut l'admettre est bien ... vert. Heureusement tout de meme ponctue de couchers de soleil sublimes et de quelques pauses dans les multiples petits pueblos ou des enfants montent les bras charges de fruits exotiques.

 

  

Arrive a Yurimagas on prend un camion pour Tarapoto, puis on se lance dans un periple de bus infernal pour arriver jusqu'a Guayaquil en Equateur.

 

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