De la montagne a la mer

Pucon et l'ascension du Villarica ou le paradis du divertissement (du 08 au 12.01.08)

Plus le bus se rapproche de Pucon, plus nous sommes excites a l’idee de gravir le fameux volcan actif et surtout de le redescendre avec une planche de snowboard aux pieds, ce sera un peu l’aboutissement de toutes ces annees de pratique. Pucon c’est la ville de divertissement par excellence, tout est fait ici pour pouvoir depenser son argent, c’est un melange entre Cannes et Hossegor version montagne. Une petite ville sympa a l’architecture moderne melangeant la pierre et le bois blond, construite autour de 2 rues principales parralleles, bondees d’agences, d’hotels et de restaurants, de bars aux ambiances diverses (et aux tarifs redoutables) et de cafés internets. Mais Pucon c’est aussi une situation geographique propice au divertissement, la petite ville construite au bord d’un grand lac (ou le centre d’activite est le jetski) se situe au pied du volcan actif Villarica et non loin d’autres grands volcans  (le Lanin, le Quetrupillan, le Llaima entre en eruption il y a peu … ).

Le Villarica, ca fume, ca fume ...

Le Llaima

Elle est entouree de Parcs Naturels de moyenne montagne (supers terrain de jeux pour les randos a pied ou a VTT), de cascades et sources termales aux eaux chaudes et de rivieres aux rapides virulents.  Aussi, a Pucon si votre portefeuille le permet et si le soleil est de la partie vous pourrez, gravir les volcans en crampons et les redescendre en surf, faire du jetski sur le lac et un peu de ski nautique, avant une petite chute libre au dessus du cratere du Villarica. Le jour suivant vous redescendrez les pentes vertigineuses des volcans en VTT jusqu’a la riviere que vous choisirez d’arpenter en rafting, kayac, daqui ou hydrospeed. Le soir pour vous relaxer de tout ca vous tenterez une petite immersion bouillante a la lumiere des bougies avec un petit bain de boue ou massage au chocolat dans un des multiples centres thermaux des environs ; ou au contraire vous garderez l’option des bains chauds comme point d’orgue de votre trekk de 3 jours dans le Parc Huerquehue au milieu des araucarias apres une petite partie de peche a la mouche.

L’ascension du Villarica

Les deux premiers jours sur Pucon, le ciel couvert et les pluies frequentes ne nous permettent pas de tenter les 2900 metres de l’ascension du cratere, mais les pronostics de la meteo nous laissent esperer une fenetre favorable dans 2 jours. D’ici la il faut s’occuper, et bien qu’il y ait une multitude de choses a faire ici, quand il pleut (de grosses averses en plus) rien n’est particulierement tentant. On squatte alors de café en café, se renseigne sur les diverses activites et organisons notre ascension du vendredi avec une agence de francais (qui n’est pas la moins chere pour l’option volcan mais qui se montre plus rassurante pour gerer la descente en snowboard). Le soir, on se fait une petite sortie nocturne aux bains chauds, et on tente les restos libanais et mexicain de la ville. Le jeudi soir la tension est a son comble chez Celine qui redoute comme un examen le ride en hors piste prevu pour le lendemain, surtout que le patron quelque peu desagreable de l’agence lui fout un peu la frousse et la fait douter de ses capacites en snowboard. Il semblerait qu’apres nous avoir convaincu de passer par eux il soit plus reticent pour la redescente en snowboard, il commence a parler de conditions de neiges de printemps pas tres favorables (ce qui est vrai mais qui l’etait deja 2 jours auparavant) et nous laisse entendre qu’il peut finalement beaucoup moins garantir la descente en planche que c’etait le cas au depart. Au matin du vendredi le soleil se montre enfin et toutes les agences de la ville se mettent au branle bas de combat pour monter au plus vite sur le volcan la horde de tourristes qui attend depuis 4 jours cette fameuse eclaircie.

   

De ce fait le cadre de l’ascension n’est plus tres intimiste, les pentes du volcan se tansforment en fourmiliere ou des colonies d’une trentaine de personnes se succedent les une aux autres en zigzag a flanc de montagne. On est un peu decus par le cadre “usinale” et meme un peu enerve (moi surtout) car comme cela semblait s’annoncer, arrives en bas du volcan le guide suppose descendre avec nous se montre tres timore et decide que pour des raisons de neige pas terrible (qu’il identifie a plus d’un kilometre de la et avec le gel que l’on voit a 7h du mat) le snowboard n’est pas envisageable. En plus, quand on voit que finalement tout le monde se suit dans les memes traces , qu’il n’y a aucun danger et que l’ascension n’a rien de technique,on regrette meme de ne pas avoir juste loue le matos (crampons et piolets) et effectuer la montee seul, option beaucoup plus economique. D’autant que les guides, de notre agence en tout cas, tenus par des horaires stricts (certainement pour des raisons pecunieres) pressent tout le monde pour la montee et vont jusqu’a decourager certaines personnes, mises en difficulte par ce rythme soutenu, de continuer l’ascension, les privant ainsi du plaisir d’avoir reussit a atteindre le sommet, et du spectacle du cratere.

   

    

Le Lanin                                         Le Llaima

Mais nous, on a la tete dure, et quand après 2 heures 30 d’ascension crampons aux pieds et piolets a la main (vers midi environ), le guide commence a faire son cinema a notre petit groupe de 8 du style “bon maintenant il faut qu’on parle, a ce rythme on atteindra jamais le sommet, il nous reste encore 3 heures d’ascension difficile (mensonge, pas plus de 2) et certains n’aurront pas la force de redescendre (alors qu’il faut juste avoir la force de s’asseoir dans la neige et de se laisser glisser sur les fesses), donc il serait plus prudent de rester ici” (alors que le ciel est d’un bleu immacule et que le soleil ne se couche pas avant 22h00), la colere me monte. Je lui repond alors d’un espagnol limpide (pour l’occasion) et quelque peu agressif, que j’ai pas paye pour marcher 2 heures dans la neige mais bien pour atteindre le sommet et voir le cratere, que lui si il veut pas monter en tout cas moi je monte et que ca prendra le temps necessaire. Il decouragera finalement les 2/3 du groupe, et on attaquera la suite a 4 puis a 3, apres une demie heure d’ascension a un rythme tres soutenu pour rattrapper le retard sur ses horaires. Le pire dans tout ca c’est qu’on finira (Celine, moi et une autre nenette) par atteindre le sommet en 2 heures et sans difficultes particulieres, alors qu’il a tente de decourager Celine de poursuivre apres la premiere partie de l’ascension ou le rythme genant et saccade d’une marche en file indienne lui causait un peu d’essoufflement.

     

Bref, heureusement une fois en haut le spectacle est grandiose, on domine maintenant les quelques nuages qui s’accrochent  a la montagne, la vue sur les pentes vertigineuses que l’on vient de gravir et sur les colonies de “minuscules fourmies” qui continuent de monter est tres satisfaisante pour l’ego, et le panorama a 360 degres sur les volcans alentours (le LLaima et ses fumees denses entre en eruption il y a 1 semaine, et le geant Lanin)  est somptueux. Quand au cratere, il mesure une cinquantaine de metres de diametre et degage d’importantes fumees denses et etouffantes aux odeurs de souffre.

   

Le cratere du villarica

Apres une petite demie heure passee au sommet ou le guide nous presse encore une fois pour manger nos sandwichs, la redescente est plutot ludique. C’est une succession de pistes de luges qui en moins d’une petite heure nous permettent de ralier la base du monstre de feu, fesses dans la neige, les sensations sont plutot sympa mais la qualite de la neige que l’on descend maintenant me fait d’autant plus regretter amerement de ne pas pouvoir la surfer, alors que Celine est plutot satisfaite de ne pas avoir eu a se trimbaler le poids de la planche en plus lors de la montee.

De retour a l’agence, apres une journee bien fatiguante on a droit a l’apero qui je dirais est la raison principale de passer par cette agence compte tenu finalement du decalage entre la prestation proposee et la facture superieure a certaines autres agences (qui augmente d’ailleurs encore de 3000 pesos si vous payez par carte bleue). En conclusion, le Villarica c’est super, Aguaventura (pour ne pas les citer) c’est pas top.

Dernier jour dans la cite des loisirs, avant de partir en direction de Valparaíso et ses grandes plages sur la cote Pacifique, en attendant il reste une petite journee pour une nouvelle activite sportive. Alors que Celine est un peu malade avec une petite vieille qui prend soin d’elle a son chevet, je pars lachement pour une experience aquatique dans le rio. Premier contact avec les sensations du Kayac, mais beaucoup moins technique, le Ducky est un canoe gonflable qui permet d’affronter en solitaire les rapides de ce rio de niveau 4. Apres 5 mn de prise en main sur du plat, le ducky ca a l’air plutot tranquille.

Finalement, pas tant que ca, premier retournement des le premier rapide, suivi d’un deuxieme naufrage des le deuxieme rapide, l’affaire s’annonce bien j’ai deja bu 2 litres d’eau je suis essouffle, gele et la riviere est encore longue.

  

 Je commence a me demander dans quel calvaire je me suis lance. Finalement, apres avoir corriger ce reflexe naturel et non moins inadapte qui consiste a amorcer un leger geste de recul quand une vague de 2 metres vous arrive dessus au lieu de l’affronter sans sourciller, je finis par franchir les rapides suivant sans boire la tasse a chaque fois.

  

Encore un dernier retournement sur “le rapide” violent du parcours et son sauvetage desepere, un petit saut a droite et a gauche, des grandes vagues dans le visage et nous voila deja en bas. Je finis champion du jour avec a mon actif 3 naufrages et quelques litres d’eau absorbes, l’avantage c’est qu’au moins je peux dire que je sais a quoi ressemble le dessous du bateau et le fond du rio. Le Ducky s’averera une experience excitante et fraichement divertissante a deconseiller a tous ceux qui n’aiment pas l’eau.

Le soir je recupere mon infirmiere infirme et je la pousse dans le bus qui doit nous amener voir la "perle du Pacifique", Valparaiso.

 

Valparaíso et la glandouille au soleil (du 13 au 15/01/08)

Apres une nuit de bus on arrive dans la deuxieme plus grande ville chilienne a 2 heures de la capitale, Santiago (que l’on decidera de ne pas aller voir d’ailleurs). Valparaíso c’est une quarantaine de collines sur lesquelles fleurissent des milliers de petites maisons colorees, faites de tole, de beton, de bois et de briques (et de brac) directement posees sur le front de l’ocean pacifique le long de grandes plages de sable blanc. Mais Valparaíso c’est aussi des milliers de voitures, trollets et autres engins a moteurs qui polluent ses rues, un brouillard matinal a couper au couteau qui ne permet pas de savoir le temps qu’il fait avant midi et une quinzaine de vieux ascenseurs type funiculaires qui permettent de gravir, depuis plus d’un siecle, les collines de la ville sans trop s’epuiser.

           

   

Valparaíso, c’est encore, un grand port de mouillage des navires de la marine nationale, juxtapose a une des plus fameuses stations balneaires chilienne, Viña del mar, qui attire les touristes des deux cotes de la frontiere sur ses immenses plages de sable fin. On debarque donc vers 7 heures du mat et on decide de prendre un taxi pour nous amener a l’hostel afin de ne pas trop s’epuiser de bon matin. Coup de bol le premier hotel que l’on visite est parfait, sympa, dans le centre, chaleureux et avec 2 lits libres. Y’a plus qu’a aller prendre un petit dej le temps qu’elle vire les autres. Une fois repus on se lance sur les pentes du quartier riche, au travers des petites ruelles pavees, en direction de l’excentrique demeure du grand poete local Pablo Neruda, en forme de navire (c’est pas flagrant tout de meme). On redescend ensuite vers le centre ville en passant par le “musee” a ciel ouvert et ses “grandioses” fresques murales peintes a meme le beton des maisons. Petit tour dans le marche sur les notes latinos d’un petit groupe local talentueux.

   

Puis retour a l’hotel pour une bonne sieste car la nuit dans le bus a ete epouvantable, pates a la bolognaise et redodo jusqu’au lendemain. Le lendemain journee de detente. On laisse nos sacs a l’hotel pour la journee, on visite Viña del mar et ses rues commercantes, et on redecouvre avec bonheur les joies de la glande dans le sable chaud, avant de reprendre le bus le soir meme pour Mendoza. Petit hic dans notre plan : vers 19 h, repus de soleil et plein de sable dans le calecon, on decouvre “avec joie” qu’il n’y a plus de places dans le bus et que nos lits on deja ete refourgues. On a donc droit a une petite visite nocturne du quartier et de tout ses hotels et auberges en recherche desesperee d’un lit pour dormir, a un prix raisonnable bien sur, sinon ce serait trop facile. Ce n’est que vers 23 heures que l’on se couche enfin sur un lit miteux, dans un vieux batiment au charme desuet et au petit dej douteux. On s’en fout de toute facon on retourne dormir sur la plage des le lendemain, mais cette fois avec nos billets de bus en poche pour le soir meme.

    

Comme tous les autres on se fait rotir au soleil, sans jamais mettre les pieds dans l’eau bien trop froide et tumultueuse. Sur fond de grattes ciel immenses, se succendent une multitude de vendeurs de plage aux sollicitations diverses (gateaux, glaces, boissons, et jeux de plage) et aux cris raccoleurs qui bercent le sommeil du glandeur de plage amateur.  

                                           

                                                   

 
 
 



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